French (Fr)English (United Kingdom)
  • JoomlaWorks Simple Image Rotator
  • JoomlaWorks Simple Image Rotator
  • JoomlaWorks Simple Image Rotator
  • JoomlaWorks Simple Image Rotator
Accueil L’Inde de l’Est

L'histoire de Jagannâth Puri

Le pèlerinage de Jagannâth Puri

Il existe en Orissa, cette belle province de l’Inde qui est située sur les bords de l’océan Indien, une illustre ville sacrée nommée Puri où s’élève le fameux Temple de Jagannâth.Le nom de Puri signifie « plénitude ».L’histoire de ce lieu est aussi fascinante que ses activités quotidiennes.Pénétrer le mystère de ceux et celles qui y vivent et y servent Jagannâth nous aide à nous rapprocher de Dieu.À cet endroit, les eaux de l’océan sont considérées sacrées car il est dit que toutes les rivières saintes viennent s’y jeter.Se baigner dans la mer à Puri purifie l’existence.L’Avatar Chaitanya s’est baigné quotidiennement dans ces eaux.
Puri compte plus de 7000 temples et ashrams.Ce haut lieu de pèlerinage représente le refuge de ceux et celles que les affaires mondaines ont lassées et qui ressentent un profond besoin de ressourcement et de spiritualité.Quand on les observe avec les yeux recouvert d’un peu de dévotion, le Temple semble infuser l’amour de Dieu à tous les citoyens et la ville entière paraît imprégnée de l’atmosphère dévotionnelle du Temple.

Jagannâth est une Divinité abstraite de Krishna, l’Amant Divin au Teint de Nuit.Jagannâth nous enseigne ainsi que Sa forme transcende nos tentatives intellectuelles limitées qui tenteraient d’analyser Son apparence.Jagannâth a choisi de Se manifester sous une forme inachevée afin de nous dévoiler un grand secret : même lorsque Dieu semble imparfait, le Tout Complet demeure absolu en Lui-même.Le mot Jagat signifie « Univers » et nâth veut dire « Majesté ».Jagannâth est donc La Majesté de l’Univers, la Conscience Divine qui se trouve à l’origine de la manifestation universelle.En tant que Roi, ou Seigneur du monde manifesté, Jagannâth règne donc sur toutes les planètes et sur tous les peuples qui y résident.Tous L’adorent d’une manière ou d’une autre, sous une forme ou sous une autre.Consciemment ou pas, tous suivent la voie de Sa Majesté Universelle.
Jagannâth n’est pas seul.Il est accompagné par deux autres Déités, « Soubhadra » la Bienveillante, et « Balabhadra » ou « Baladeva », Celui dont la toute-puissance aide sans jamais opprimer.Jagannâth est noir, couleur de l’impénétrabilité et du mystère infini.Soubhadra est jaune, couleur de la bonté, et Baladeva est blanc, symbole de l’illumination.

Le Temple lui-même est plus haut qu’un édifice à dix étages et la dimension du mur d’enceinte est plus vaste qu’un large ensemble de maisons.Personne ne sait exactement à quand remonte sa construction.Bien qu’on en ignore généralement l’origine, on sait qu’elle remonte au moins à 2000 ans.Quoi qu’il en soit, on sait que Jagannâth n’est pas d’origine bouddhiste puisqu’on L’adorait bien avant l’avènement du Bouddha.Nombreux sont les grands écrivains qui ont révélé la majesté du Temple de Jagannâth.Un célèbre chant de dévotion dit : « O mon cher mental, toi qui est si las, viens, je t’en prie, allons visiter le Temple de Jagannâth à Puri ».Après des milliers de vies de turpitudes et d’angoisses, quand l’atmosphère matérielle a finalement épuisé notre mental, nous trouvons la paix et le repos en se réfugiant auprès du Seigneur de l’Univers.
Nos urbanistes contemporains restent sans voix devant architecture extrêmement complexe du Temple.Des milliers de sculptures exquises évoquant la relation de l’âme et de l’Ultime ornent chaque angle de ses murs.

La cité sainte de Puri porte plusieurs noms magnifiques qui sont en soi de véritables méditations.Les habitants de l’Orissa et les pèlerins se rendent à « Jagannâth Dhâm » la demeure de Jagannâth.Ils entrent dans la ville du Mont Bleu, « Nîlâchala ».Parce que la ville de Puri revêt la forme d’une conque du haut des cieux, elle est appelée Le Saint Lieu de la Conque, ou « Shankha Kshétra ».Puri est aussi le Lieu Saint de l’Opulence, (Sri Kshétra), qui s’y rend atteint la libération (Yamanika Tirtha), le Paradis sur Terre (Martya Vaïkountha).Un des noms fascinants de Puri est « Ucchishta Kshétra », ce qui veut dire que seulement en ce lieu saint les restes de nourriture d’autrui peuvent être partagés, car la ville est supposée être libre de préjugés de castes.
Il s’agit là bien sûr de noms symboliques puisqu’en réalité les non-hindous ont l’interdiction formelle d’entrer dans le Temple.Il est légitime de se demander pourquoi les non-hindous ne sont pas admis dans le Temple.C’est en fait une question fort controversée.Pour ne pas nous enfoncer inutilement dans les basses politiques d’intérêts de paroisse et l’identification illusoire d’appartenir à une religion ou à une race, disons que les règles et traditions stipulées dans les pages des Védas, la Bible des Hindous, sont ici particulièrement difficiles à suivre pour avoir accès à l’autel.Tous les adorateurs doivent faire et refaire leurs ablutions, revêtir des vêtements propres, accomplir les rites requis pour purifier leurs corps et leur mental etc.Ne pas pouvoir entrer dans le Temple nous épargne au moins tout cela… De plus, les rituels du Temple de Puri sont uniques.Plusieurs rites demeurent secrets et ne se retrouvent dans aucun autre temple de l’Inde.Néanmoins, les soi-disant « non-Hindous » peuvent avec bonheur contempler la forme des Déités lors du célèbre Festival des Chariots (Ratha-Yatra) qui rassemble chaque année près d’un millions de pèlerins de toute croyance et de toute nationalité vers la fin juin ou au début juillet.Et ils peuvent aussi bien sûr se baigner librement dans la mer et dans les quelques étangs sacrés de la ville.Nous pouvons également nous délecter de la vision réconfortante du sublime drapeau qui flotte au sommet du Temple et qui porte le nom de « Patita-Pâvan », ce qui signifie « Sauveur des Âmes Exclues ».Si les vieilles traditions religieuses nous expulsent, Dieu au moins nous accepte et sanctifie les âmes qui désirent s’unir à Lui.La nourriture sanctifiée du Temple, le Maha-Prasâd, est offerte à tous, sans considération de race, religion ou caste.Nous pouvons l’honorer ensemble dans la plus grande simplicité et pour notre plus grand bonheur.

La tradition judéo-chrétienne voit en Dieu un père vengeur qui punit les pêcheurs.Les croyants se sont fait martyriser pour l’amour de Dieu et servir Dieu revient souvent à souffrir pour Lui.La tradition du bouddhisme et du zazen nie purement et simplement l’existence de Dieu.La pensée islamiste conçoit l’union divine par l’accomplissement du devoir.Rien de tout ceci à Puri ! Le Seigneur de l’Univers représente au contraire la douceur incarnée.Les Divertissements de Jagannâth-Sri Krishna sont savoureux et leur caractère folâtre fait naître en l’âme spirituelle une tendresse exquise.Il s’agit donc d’un Dieu de proximité.Ses Jeux d’Amour Divins procurent un bonheur surpassant la libération.Le Seigneur de l’Univers est un Dieu de grâce.
Mentionnons que d’anciens manuscrits écrits en Pali parlent de Saint Issa qui, d’après de nombreux exégètes, se réfère à Jésus lors de son séjour en Inde et tout particulièrement à Puri où il aurait appris à lire et à comprendre les Védas pendant les 18 années manquantes de sa vie.Le Bhavishya Purana, une partie des Védas, prophétise même le voyage initiatique du Christ en Inde avec beaucoup de précisions.Avec l’emphase de ses enseignements sur l’amour divin et son indifférence à l’égard des différences de classes sociales, la dévotion de Issa (la forme hindi de Jésus-Christ) est identique à celle de Jagannâth-Krishna.En fait, le contenu de son message est si proche de la Bhakti des Vaïsnavas d’Orissa que de nombreux chercheurs ont conclu qu’il doit exister un lien direct entre la Palestine et Puri.L’amour de Dieu est universel.
Des siècles avant l’avènement du Christianisme, l’Orissa médite déjà sur Jagannâth.La grande différence entre Puri et la Cité du Vatican, siège de la hiérarchie catholique, réside dans le fait qu’à Puri aucun pape ne règne sur aucune Église.Dieu-Jagannâth est l’unique souverain pontife qui règne sur le cœur de Ses dévots et de tous les êtres qui L’aiment et désirent Lui faire plaisir.Les habitants de Puri considèrent le Seigneur comme un membre de leur famille et Le traite avec familiarité comme l’Ami et le Confident le plus intime de l’âme.Ses bras restent toujours ouverts afin d’embrasser tous les amoureux de l’Infini.Récitées régulièrement, les prières et les mantras qui Lui sont offerts créent l’intimité avec l’Absolu.Le Maha Mantra Hare Krishna y est chanté sans cesse 365 jours par an (à la chapelle de Rama, près de la porte Est du Temple) depuis des temps immémoriaux.

À Puri, Dieu est la source d’inspiration culturelle.Le chant, la poésie, le théâtre et surtout la danse sont axés autour de Jagannâth.La danse classique, jadis appelée Mahari et de nos jours Odissi, a pris naissance au sein du Temple.Cette danse est offerte pour le bonheur du Seigneur.L’essence de cette danse-prière est l’intense désir pour Dieu.Tous les grands danseurs de l’Inde prient de pouvoir offrir leur art devant Jagannâth une fois dans leur vie.Des gestes mystiques, les « maha-mudras », sont utilisés lors des offrandes de nourriture pour implorer la présence des Divinités et de tous les dévas.
Beaucoup de cérémonies sont unique à Puri.Lors des mariages, l’épouse guide le mari autour du feu sacré.Pourtant, partout en Inde c’est l’inverse qui se produit.À Puri, les femmes reçoivent les plus hauts honneurs.La « shakti », ou force créatrice de la femme, devient de nature divine lorsqu’elle est orientée vers le Divin.Selon Jagannâth, la femme qui sait comment représenter cette divine énergie devient un guide pour son époux et tous les membres de sa famille.

Hauts Lieux de Puri

Siddha-Bakula
Visiter ce lieu de guérison procure des bienfaits spirituels incommensurables.Le Siddha-Bakula est un arbre sous lequel médita très longtemps le grand saint Haridas Thakur.Haridas chantait sans cesse le Saint Nom de Dieu.Il est dit qu’il répétait 300 000 Maha-Mantra chaque jour en plein soleil.L’Avatar Chaitanya, par compassion, planta près de lui un petit morceau de bois qui avait été sanctifié par le service direct de Jagannâth sur l’autel.Soudain, un miracle eu lieu : du minuscule objet sacré un arbre jaillit du sol afin d’offrir son ombre rafraichissante au grand saint.Sous cet arbre divin, le saint Rupa Goswami a chanté des versets sacrés.Un jour, un autre miracle eu lieu.Le roi d’Orissa voulu couper l’arbre pour en faire un des chariots de Jagannâth.Le grand dévot qui était alors chargé de la protection des lieux se mit à jeûner en priant.Quelques jours plus tard, les ouvriers venus sectionner l’arbre divin trouvèrent son tronc et ses branches principales complètement vides et comme pétrifiés.Devenu inutile pour la construction, ils ne le coupèrent pas.Depuis ce jour, cet arbre sacré est adoré comme la personnification de la compassion divine, et sa présence rappelle aux pèlerins la sainteté d’Haridas et de Chaitanya.Le lieu est imprégné d’énergie spirituelle apaisante et énergisante.Beaucoup de guérisons miraculeuses ont eu lieu près de Siddha Bakula.
Certaines parties de l’arbre donnent encore des feuilles et des fruits.Les pèlerins attachent souvent de petites pierres aux branches de ce « kalpa-taru » (Arbre-à-Souhaits) en émettant des vœux qui se réalisent toujours selon la foi et l’amour de chacun.

Gambhira
Gambhira est un endroit étonnant, surchargé d’ondes spirituelles.À l’époque médiévale, quand l’Avatar Chaitanya revint à Jagannâth Puri après Son long pèlerinage dans le sud de l’Inde, il Lui fut donné cet endroit solitaire et paisible afin qu’Il puisse méditer sur les Jeux Amoureux du Jeune Couple Divin (Radha-Krishna) en toute tranquillité.Il y habitat pendant les dernières 12 années de Son passage sur Terre.Chaitanya y ressentit l’inconcevable et intense union dans la séparation divine.Il y devint comme fou d’amour divin.Avec l’intensification de Sa folie divine, Chaitanya demeurait éveillé toutes les nuits.Les énergies divines de séparation Le traversaient à un tel point qu’Il frottait Son visage rayonnant comme un lotus de lumière contre les murs de Gambhira.Son corps transcendant se transformait de façon prodigieuse sous les yeux ahuris de Ses dévots.Les experts de la pensée Vaïsnava nous préviennent que les émotions de folie transcendantale ainsi que celles reliées à la séparation divine d’avec Radha-Krishna sont très profondes et très mystérieuses.En nous mettant dans l’énergie de ces Lieux Saints avec le plus grand respect pour les mystères divins, nous pouvons cependant recevoir la grâce de nos guides spirituels et de Chaitanya Lui-même afin qu’ils nous donnent le goût d’en saisir l’essence.

Tota Gopinatha mandir
Ce temple est situé dans le lieu-dit de Gour Batsahi.Des arbres « polang » poussent près du temple et donnent une huile qui est utilisé pour les lampes que le prêtre « pujari » offre sur l’autel.L’autel abrite à l’extrême gauche une belle Déité de Balarama en compagnie de Ses deux Divine Shakti, Revati et Varuni.Le Seigneur sous Son Aspect de Balarama se trouve dans la pose de « tribanga », faisant ainsi penser au Corps de Krishna formant trois courbes.La Déité centrale est formée du noir Tota Gopinatha, d’une noire Radha et d’une noire Lalita.Le Seigneur se montre ainsi sous Son mystérieux Aspect originel Lui aussi accompagné de Ses Énergies Féminines.À l’extrême droite de l’autel, nous avons le privilège de nous trouver sous le Regard de deux autres Déités : Radha-Madanamohan et enfin Gaura-Gadadhar.Selon le pujari local, le temple se nomme Tota Gopinatha parce que dieu apparaît sous Sa forme d’ « Amant des Jeunes Bergères » (ou Vachères plus exactement puisque les Gopis protègent tendrement les vaches plutôt que les chèvres) dans ce jardin (« tota »).De nombreuses légendes circulent dans la région par rapport à ce Haut Lieu de la Bhakti.Selon la tradition Vaïsnava, et selon une multitude de sources crédibles, c’est ici même que l’Avatar Chaitanya a complété Ses divertissements terrestres en se fondant littéralement dans le Corps de la Déité de Tota Gopinatha.